dimanche 29 avril 2012

Jongler avec la pluie

La priorité de la semaine était de finir le carrelage des seuils de portes-fenêtres pour les rendre étanches à la pluie. C'est donc ce que nous avons fait quand le temps le permettait, c'est-à-dire quand il ne pleuvait pas trop. En fait, il pleut tous les jours depuis trois semaines :-(( mais pas tout le temps et pas toujours de façon gênante.

En particulier, nous avons commencé à faire les joints de carrelage :
Mais nous avons arrêté rapidement, car ils n'ont pas le temps de sécher suffisamment entre deux averses ...

Le mortier séchant plus rapidement et étant moins sensible à l’humidité, nous avons continué et terminé la pose des carrelages :
François égalise le seuil à la meuleuse avant la pose des carreaux.
La dernière ligne droite ...
... et le dernier angle !

Quand le temps était trop pluvieux, nous nous rabattions sur des travaux à l'intérieur de la maison.
En particulier, nous avons isolé le plafond du cellier avec 15 cm de laine de bois :
Nous avons posé un lambris pour la maintenir en place :

Nous avons continué à reboucher les fissures de l'enduit terre. Au cours de ce rebouchage, on s'est aperçu qu'un léger courant d'air passe entre les monomurs du soubassement. Après réflexion, il apparaît qu'il ne peut venir que du hérisson ventilé, qui porte bien son nom donc. En tout cas, il faudra rajouter un isolant le long du soubassement (plaque de liège, chaux-chanvre, chaux-sable de pierre ponce selon les endroits) avant de couler la dalle de sol.

Nous avons également fixé du fermacell sur le mur de BTC du côté de la salle de bain :
Marie termine le vissage
Nous avons utilisé la technique testée précédemment : visser dans des chevilles fixées dans les BTC et ça tient très bien.
L'intérieur de la future douche est maintenant prêt à recevoir son carrelage. Il reste "juste" à le choisir et ça risque de ne pas être une mince affaire car il faut en trouver un qui nous plaise à tous les deux, qui s'harmonise avec les enduits terre, la terre cuite, etc,  et qui reste dans un budget raisonnable ...

PS. En cette fin avril, nous avons quand même été obligé de remettre le poêle en fonction car l'humidité ambiante recommençait à monter dangereusement :

RePS. Nous avons reçu la chaux et les tomettes. Nous allons donc bientôt pouvoir attaquer la dalle de sol si le temps se réchauffe (ce qui semble être le cas) et s'assèche un peu (croisons les doigts).

dimanche 22 avril 2012

En attendant les tomettes ...

Nous avons commencé à carreler le pied des portes-fenêtres et des baies vitrées. Ça donne tout de suite un aspect beaucoup plus fini à la maison :
L'aspect esthétique n'est évidemment pas la raison principale pour l'avoir fait dès maintenant. En effet, la maison n'étant plus protégée par des bâches, les seuils se retrouvent exposés à la pluie (et en ce moment, on est servi :-<). Il était donc nécessaire de les rendre bien étanches. L'eau pouvait s'infiltrer au niveau des lisses basses situées sous la paille qui apparaissent sur les bords de porte. Nous avons, bien entendu, fait pencher les carreaux vers l'extérieur de la maison.

C'est également une façon de s'occuper utilement avant de pouvoir s'attaquer au sol de la maison, c'est-à-dire quand nous aurons reçu les matériaux nécessaires : la chaux et les tomettes.

Pour nous occuper, nous avons également :
- commencé à tracer le niveau du sol fini sur les murs, grâce au niveau laser :
- commencé à reboucher les fissures de l'enduit terre pour permettre notamment à l'électricien d'installer le tableau électrique :
- fermé au terre-paille les derniers jours entre les cloisons et l'enduit terre.

En parallèle, nous faisons également fondre les neurones sur la problématique de la récupération de l'eau de pluie : cuves béton ou polyéthylène, bassin de décantation ou non, matière des tuyaux, types de filtration (en particulier : osmose inverse ou microfiltration) ... Sur le sujet, il y a d'ailleurs un site très intéressant : http://www.eautarcie.com.

Petit retour sur les enduits chaux : il n'y a aucune fissuration comme le craignaient un peu nos enduiseurs sur le fibralith. Petit détail : quelques brins de paille dépassent légèrement par endroit. Rien de méchant a priori si ce n'est qu'il faudra les couper avant d'appliquer l'enduit de finition, l'aspect barbe clairsemée par endroit n'étant pas des plus esthétiques.

dimanche 15 avril 2012

La cloison en BTC

Cette semaine, nous avons monté la cloison en BTC qui sépare la salle de bain du séjour. Une BTC est une brique de terre crue, compressée fortement (entre 100 et 150 bars).
L'intérêt d'un tel matériau est d'avoir une densité importante (9 kg pour une brique de 9 x 15 x 30 en cm) et donc une bonne inertie thermique. La cloison accumulera la chaleur du poêle et le rayonnement solaire en hiver, et la fraîcheur de la nuit en été.
Un autre intérêt est lié aux propriétés hygroscopiques de la terre, qui a tendance à absorber les excès d'humidité de l'air et à en rendre quand l'air est trop sec.
De plus, comme son nom l'indique, une BTC n'est pas cuite et nécessite donc beaucoup moins d'énergie à produire qu'une brique classique. Bon, c'est vrai qu'on ne les a pas fabriquées nous-même (faut garder un peu d'énergie pour le reste ...). Par contre, on a quand même fait le mortier avec la terre de notre terrain.

Le montage du mur :
- Creusement d'une sorte de fouille dans la dalle chaux-chanvre pour bien stabiliser la première rangée de briques :
On avait quelques doutes sur la résistance à l'écrasement de notre dalle vu le poids du mur (~1,7 tonnes de briques et de mortier) posé sur une surface relativement faible (0,3 m²) et vu qu'il est difficile de trouver des indications fiables ou s'appliquant vraiment à notre cas dans la littérature. Selon l'avis de nos enduiseurs, le dosage de la chaux dans notre dalle est suffisant pour supporter le mur. A posteriori, il semble que cela se vérifie puisque le mur n'a pas bougé depuis qu'il est fini. On peut même y appuyer une échelle (et monter dessus !) sans le moindre problème.

- Remplissage avec un lit de mortier terre et pose des premières briques :
Notre mortier est fait d'un volume de terre pour deux de sable, le volume d'eau étant à peu près équivalent à celui de la terre et dépendant des conditions hygrométriques. L'objectif est d’avoir une consistance pâteuse. Dans la littérature, on trouve souvent une proportion de 3 sables pour une terre mais ça ne nous a pas semblé donner un résultat assez cohérent dans notre cas.
Chaque brique a été posée en vérifiant bien son horizontalité et son alignement avec les cloisons existantes.
En bout de rang, comme il n'y avait plus la place pour une brique entière, il a fallu en couper. Après avoir usé les dents d'une scie égoïne, nous avons fini par utiliser une disqueuse :
Cerise sur le gâteau, ça va plus vite et c'est moins fatigant !

- Pose des rangs suivants :
Chaque rang a été posé en vérifiant soigneusement la verticalité globale. Tous les trois ou quatre rangs, on a placé une équerre à chaque extrémité du mur de BTC pour le solidariser avec les cloisons existantes :
Après avoir fendu deux briques en vissant l'équerre dedans, nous avons opté pour le creusement d'une rainure dans la brique dans laquelle viens se positionner l'équerre.

- Pose du dernier rang sous la lisse haute et bourrage de mortier :
Là, ça a été bien pénible de faire entrer le mortier dans le joint de 1 ou 2 cm restant au dessus de la dernière brique. Il a même fallu couper des briques dans l'épaisseur pour le dernier rang. Mais ça valait la peine et voila le résultat, vu du séjour :
Oh le beau mur !
 Merci à Laurent, un copain de passage, dont l'aide nous a permis de réaliser tout le mur dans la semaine.

dimanche 8 avril 2012

L'enduit extérieur est posé !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Cette semaine, la maison s'est métamorphosée : elle a revêtu son manteau de chaux :
la façade sud
la façade nord
la façade est
Pour ce travail, nous avons fait appel à des pros de l'enduit chaux sur maison paille car ça demande pas mal de métier et qu'on ne voulait pas prendre de risques : c'est une part importante de la protection de la maison. Tout s'est très bien passé : Alain, Stéphane et Pietro ont réalisé un superbe enduit, même si la semaine a apporté son lot d'émotions.

Pour commencer, la livraison de l'enduit, le Calistone, qui était prévue pour le lundi à la première heure a été décalée à la fin de la matinée, puis au début de l'après-midi. Heureusement, on a pu aller chercher une palette de produit avec la camionnette d'Alain, sinon on perdait une demi-journée de travail.

Ensuite, comme la météo annonçait du beau temps pour mardi depuis quelques jours, nous avons débâché la façade ouest le lundi après-midi pour être prêts le lendemain. Car il faut enduire une façade dans la journée. Résultat, il a plu mardi du matin au soir ! Heureusement, le vent était au nord-est et la façade n'a pas été touchée par la pluie. Par contre, on a pris une journée dans la vue sur le planning car impossible de bosser sous la pluie.

Jeudi, alors que nos enduiseurs travaillaient sur la dernière façade, Alain nous annonce qu'il va manquer 6 sacs de Calistone pour finir. Aussitôt, branle-bas de combat pour essayer de trouver un matériau équivalent dans la région. Évidemment, l'effet matériaux écologique introuvable ayant encore frappé, personne n'avait un produit équivalent en stock. Heureusement, car, à la suite d'une petite erreur d'évaluation d'Alain, il s'est avéré qu'il ne manquait en fait qu'un sac et qu'on a pu le remplacer par un mélange de chaux aérienne, de chaux hydraulique et de sable qui étaient disponibles sur le chantier. Ouf !

Les grandes étapes de la métamorphose :
- Application d'une résine d'accroche sur les bois nus ou les bétons trop lisse sur lesquels la chaux ne tiendrait pas :

- Projection de l'enduit sur la façade pour réaliser la première couche ou gobetis :
Nos enduiseurs ont apporté une machine, appelée une projeteuse, qui fait le mélange et le projette :

- Lissage de l'enduit projeté :
le gobetis après lissage
- Projection de la deuxième couche (couche de corps) :
Ici la couche de corps est d'épaisseur moitié du gobetis (l'enduit ayant une épaisseur moyenne globale de 2,5 cm.).

- Pose d'une trame en fibre de verre sur la totalité de la surface et inclusion dans l'enduit, pour éviter les fissurations ultérieures :
Découpe de la trame sur les bords de l'enduit.
- Après un léger séchage, passage de la taloche-éponge pour créer des reliefs à la surface de l'enduit pour l'accroche de l'enduit de finition.

Encore un grand merci à Alain, Stéphane et Pietro pour leur efficacité et leur bonne humeur.
travail d'équipe en face ouest

Autres nouvelles :
Le plombier a installé les différentes gaines qui passent dans la salle de bain derrière la future douche :
Nous avons donc pu mettre en place le double-fond en fermacell.

Nous avons également fermé le chevêtre de la cheminée, toujours avec du fermacell :
Le fermacell a la bonne idée de résister à la chaleur.

Nous avons commencé les préparatifs pour la cloison en BTC : pose d'une lisse haute, traçage au sol.

dimanche 1 avril 2012

Echafaudage et masquage

Ça y est, les échafaudages des pignons est et ouest sont en place ! On peut maintenant atteindre tous les points de ces façades, y compris les plus hauts, à 7 m du sol :
La façade ouest échafaudée ...
... et la façade est.
Ça n'a pas été une mince affaire car il a fallu jongler avec des éléments un peu anciens et disparates, prêtés par des amis du réseau d'entraide local. Nous avons même dû aller jusque chez un maçon qui arrêtait son activité pour trouver des mâchoires de serrage de raidisseur, ce type de matériel ne se vendant plus depuis un moment.
L'artisan avec lequel nous allons enduire la maison apportera ses échafaudages pour couvrir les façades sud et nord de la maison, qui sont beaucoup moins hautes, ainsi que l'intérieur du rangement.

Nous avons ensuite masqué les parties qui ne doivent pas être enduites, comme les dessous de toit et les baies vitrées. En effet, l'enduit sera projeté sur les murs avec un appareil et ça va donc éclabousser un peu.
C'est beaucoup plus long à faire qu'il n'y paraît car il y a une bonne surface à couvrir et qu'elle est souvent irrégulière. Par exemple, sous le toit, il y a : des chevrons, des pannes, des pièces de contreventement, des liens et tout ça doit être couvert jusqu'à un mètre de la façade :
Emballage de la sous-toiture et des pannes de la façade ouest.
A l'est, c'est encore  pire !
Par contraste, certaines portions sont un vrai plaisir à masquer, comme les murs du rangement où l'on peut coller de grands morceaux de bâches d'un coup sans avoir à contourner de multiples obstacles :

Pour les fenêtres, on a utilisé des bâches transparentes, ou au moins translucides, pour que la maison ne se retrouve pas dans l'obscurité totale :

Seule ombre au tableau, l'enduit chaux n'est toujours pas sur le chantier :-< le transporteur ayant tenté de nous livrer avec un semi-remorque alors qu'on avaient bien précisé que ça passait seulement jusqu'au 19 tonnes ! En plus, il n'avait pas de moyen de décharger des palettes de plus d'une tonne chacune ! Il a donc fallu stocker le mortier de chaux au magasin de matériaux le plus proche et demander une livraison. Aux dernières nouvelles, et après un rendez-vous manqué, c'est prévu pour lundi matin à la première heure ...