samedi 30 juillet 2011

La dalle est finie ! (et autres nouvelles)

Nous avons mis la touche finale à la dalle chaux-chanvre mercredi :
Ouf ! Les près de 83 m² de cailloux du hérisson sont maintenant protégés. Nous pourrons continuer la paille et commencer les enduits terre sans risquer de polluer le hérisson.

Toute la surface n'a pas été réalisée en chaux-chanvre : 4 m² sont en fait en chaux-sable. Contrairement à la dalle chaux-chanvre, la dalle chaux-sable n'est pas isolante et servira de sol au cellier qui pourra donc profiter de l'inertie thermique de la terre.

La dalle chaux-sable
Pour la dalle chaux-sable, nous avons dosé la chaux à 350 kg par mètre cube. En pratique nous mettions donc 1/2 sac de chaux de 35 kg pour 5 seaux de sable et nous rajoutions ensuite l'eau pour obtenir une consistance pâteuse.

Petit détail appris sur ce chantier : il faut faire très attention à ce qui se trouve en face de l'ouverture de la bétonnière, même un peu loin et pas vraiment dans l'axe. Le  mur bardé du rangement a fait les frais de la non-application de cette règle : il s'est retrouvé constellé de taches de chaux :-< Un brossage rapide a permis de faire disparaître toutes les traces blanches trop visibles, mais le bois reste taché.

Autre leçon apprise sur le tas : c'est bien de signaler de façon visible que la dalle est fraîche et même de fermer l'accès. Un visiteur (mais pas un invité) et son chien n'ont rien trouvé de mieux que de marcher sur la dalle. Heureusement, ce n'est que la première couche et les empreintes disparaîtront sous la couche suivante.

Nous avons commencé à tracer l'emplacement des futures cloisons :
Ca sera utile notamment pour installer le réseau électrique qui sera pris dans la deuxième couche de chaux-chanvre.


Autres nouvelles :

La paille a bien avancé puisque nous avons réalisé deux pans de murs supplémentaires. Nous avons également continué à bâcher la maison pour protéger la paille des intempéries. En particulier, nous avons procédé à un bâchage acrobatique sur le pignon ouest de la maison :
Peter fixe la bâche avec un liteau.
L'ossature secondaire pour la paille est maintenant terminée, y compris à l'étage :
Pour pouvoir continuer la pose de la paille nous avons également besoin que les précadres des portes et fenêtres soient en place. Les charpentiers doivent venir lundi et mardi pour le faire. Du moins nous l'espérons ardemment car des amis arrivent dès lundi pour nous aider à poser la paille ...

Le plancher de l'étage a lui aussi bien avancé : nous avons couvert les 3/4 de la surface (ce qui représente déjà 1000 vis !). Pour finir, nous devons attendre que la paille soit en place.

Nous avons trouvé une méthode excellente pour hacher la paille pour l'enduit terre : nous mettons la paille dans la remorque et nous la passons à la débroussailleuse (avec le fil et non la lame, évidemment). On obtient rapidement des brins de paille de la bonne longueur.




dimanche 24 juillet 2011

La dalle chaux-chanvre

Le but de la dalle chaux-chanvre est d'isoler thermiquement le sol de la maison. Théoriquement, on obtient une résistance thermique de R = 1,2, pour 12 cm d'épaisseur. Ca nous permettra aussi de travailler de façon plus commode que directement sur le hérisson qui, de plus, sera mieux protégé qu'avec une bâche.

Pour permettre un séchage plus rapide (et pour ne pas y passer trop de temps, vu tout ce qu'il y a à faire par ailleurs !) nous avons décidé de couler cette dalle en deux couches de 6 cm chacune : une, maintenant, et une seconde quand les murs seront finis. On passera également les réseaux (eau, électricité) avant la deuxième couche.

Nous utilisons une chaux grise NHL 3.5 (de chez Socli) et de la chènevotte de chanvre (CannaHabitat). La chaux blanche, qui est beaucoup plus chère, n'est pas nécessaire pour cette sous-couche. On a préféré la NHL 3.5 qui est plus perspirante que la NHL 5. Les inconvénients éventuels de ce choix sont un temps de séchage plus long et une dureté moindre, ce qui n'est pas gênant dans notre cas puisque c'est une sous-couche et que nous ne coulerons pas la suite avant un moment.

Nous avons utilisé les dosages préconisés par Socli et le résultat est bon : un sac de chaux de 35 kg, 100 litres de chènevotte (un demi sac) et à peu près 40 litres d'eau. En fait, les 40 litres sont une base qu'il faut toujours compléter un peu pour obtenir la consistance qui va bien s'étaler.
A noter, les masques pour ne pas respirer la chaux.
Nous nous sommes arrangés pour que les matériaux et la bétonnière soient situés plus haut que la dalle : c'est appéciable quand la brouette est pleine de mélange de n'avoir qu'à descendre ...

Nous utilisons la méthode classique consistant à mettre en place des guides (ici des chevrons) le plus horizontalement possible. Les chevrons ne sont pas d'une rectitude parfaite mais ce n'est pas gênant pour cette première couche. Ensuite, nous versons le mélange et le tirons à la règle en suivant les guides :

Nous avons également terminé les évacuations intérieures puisqu'elles seront noyées dans la première couche :
Comme les tuyaux d'évacuation ne sont pas très longs, nous avons pu mettre une pente confortable d'au moins 3%.
Il est très important de nettoyer rapidement les outils quand on arrête le travail, surtout s'il fait chaud. En particulier, il faut les rincer pour la pause de midi, sinon le nettoyage du soir est très long ...

Et voila l'avancement actuel de la dalle :
Il ne nous reste plus que 24m² à couler. Ca devrait être terminé la semaine prochaine, si la météo le veut bien.

Un grand merci à Catherine, Bertrand, Françoise et Sylvère qui nous ont donné de précieux coups de main pour cette dalle.

P.S. Comme nous avons plus de paille que nécessaire pour les murs, nous pensions faire une dalle chaux-paille au lieu d'une chaux-chanvre. Quand nous avons vu que nous consommions un sac de chaux pour couvrir 1/3 de mètre carré nous avons abandonné cette idée. La paille n'était peut-être pas assez broyée.

dimanche 17 juillet 2011

Le plancher de l'étage

Depuis début juillet, nous avons démarré la pose du plancher. Cela devenait urgent pour pouvoir travailler à l'étage. Le but, à terme, est de réaliser un plancher phonique : c'est-à-dire que, sans rentrer dans les détails techniques pour le moment, nous aurons deux planchers superposés séparés par un isolant.
Nous avons donc commencé à poser le premier plancher sur les solives. Il s'agit de volige de peuplier de 17 mm d'épaisseur, bouvetée dans la longueur. Nous les fixons avec des vis (3,5 / 35), Alexandre notre charpentier nous ayant déconseillé les clous qui finissent par ressortir au bout d'un certain temps.

Nous plaçons les planches parallèlement aux sommiers, de solive à solive. Nous avons suivi le conseil d'Alexandre d'acheter des planches dont la longueur couvre un nombre entier d'entraxes entre solives pour limiter les chutes lors des découpes.
Il faut faire très attention car, au début de la pose, il n'y a que les sommiers et les solives pour se déplacer.
Comme ce premier plancher sera recouvert, nous ne faisons pas les découpes au millimètre près. Nous les avons quand même soignées au niveau de la trémie de l'escalier :

Par contre nous faisons très attention dans le choix de la face inférieure, celle qui restera visible depuis le bas : 
le plancher, vu du rez-de-chaussée
Le peuplier éclaircira les pièces même si, exposé à la lumière du jour, il jaunit un peu. Il faut d'ailleurs faire attention quand on le stocke : on a eu quelques surprises avec des planches qui se trouvaient en partie sous d'autres planches et qui se sont retrouvées avec des marques bien délimitées aux endroits exposés.

Nous avons profité de la grue dont nous disposions encore à l'époque pour monter la volige à l'étage. Ca été un peu chaud car il n'aurait pas fallu laisser tomber un colis de quelques centaines de kilos sur la toiture!
Ca passait juste au bord des tuiles.

Voila l'état actuel d'avancement du plancher :


samedi 16 juillet 2011

Le rangement extérieur

Comme promis, une présentation succincte de la réalisation du rangement par nos charpentiers.

Ce que nous appelons le rangement est une petite annexe en bois attenante à la maison en paille proprement dite. Il nous permettra d'entreposer les outils de jardin par exemple. Il n'y aura donc pas d'isolation.

Alexandre et Jérôme ont commencé par réaliser une ossature en douglas avec des planches de section 15cm par 4 :
l'ossature du mur nord du rangement
Comme dans le cas de l'ossature que nous avons réalisée pour la paille, les lisses basses n'ont pas été posées directement sur le béton mais sur une rupture de capillarité.

Puis, Alexandre et Jérôme ont vissé un bardage en mélèze sur l'ossature :
Ils se sont bien amusés à faire toutes les découpes de contournement des différents éléments de la charpente ...

Ils ont assuré la finition avec des baguettes sur tous les angles et autour de la porte et de la fenêtre. Ils ont également posé l'appui en zinc de la fenêtre :

Vue d'ensemble de la maison et du rangement :
Ca commence vraiment à ressembler aux dessins de l'architecte !

Les charpentiers ont quasiment fini leur travail. En particulier, ils ont emporté leur grue. Ils reviendront la semaine prochaine pour poser les précadres des menuiseries. Du moins nous l'espérons ardemment car tant que ce n'est pas fait, nous sommes un peu bloqués pour la paille.
De même, nous espérons que le fabriquant de nos panneaux solaires va bientôt les livrer : le film pare-pluie n'est pas conçu pour rester exposé aux éléments trop longtemps ... Surtout que la semaine dernière on a eu droit à une alerte à la grêle qui, heureusement, ne s'est pas concrétisée !

dimanche 10 juillet 2011

La couverture

A peu de chose près, nos charpentiers/couvreurs ont fini leur travail. Un survol rapide de ce qu'ils ont réalisé avant de partir :

Les tuiles
Marie et moi n'étions pas complètement d'accord sur le type de tuiles : plates ou mécaniques. Heureusement, notre terrain étant situé en zone protégée (ZPPAUP vallée de la Dordogne), c'est l'architecte des bâtiments de France (ABF) qui a choisi pour nous lors de l'obtention du permis de construire : des tuiles plates 20x30 type Vieux Pays Manoir, de chez Terreal. C'est vrai que le résultat est sympa, même si le porte-monnaie en a pris un coup. D'un autre côté, ce choix est cohérent avec la pente du toit d'au moins 45° (elle aussi imposée par l'ABF ...) qui serait trop importante pour des tuiles mécaniques.

Pour résumer rapidement la pose : Alexandre et Jérôme ont commencé par mettre les tuiles de rives, scellées au mortier.
Alexandre, en train de peaufiner le scellement. Le coffrage à base de liteaux est encore en place.
Ensuite, ils ont rempli l'espace entre les deux bords.
Non, ce n'est pas moi qui ai demandé un petit sourire pour la photo.
Sans attendre que tout soit couvert, ils se sont occupés de ce qui dépasse du toit : la lucarne (qu'il a fallu aussi couvrir), la cheminée et le vélux. En effet, on se déplace plus facilement sur les liteaux que sur les tuiles.
Chacun de ces éléments a fait l'objet d'un traitement d'étanchéité soigneux. On voit le zinc en haut à gauche de la lucarne.
Placer des tuiles entières, ça va assez vite, surtout avec la grue qui les met à portée de main. Mais, ça ralentit un peu quand on se rapproche d'un bord et qu'il y a des découpes :

Jérôme coupe à la meuleuse les tuiles pour le bord de la lucarne.
Les tuiles faîtières ont également été scellées au mortier :

Le scellements des tuiles donne un résultat très esthétique mais ça implique des contraintes sur la position des capteurs solaires qu'on ne peut pas coller au bord du toit car les tuiles proches du bord ne peuvent pas être enlevées sans risquer de les casser ou de casser le scellement.

La gouttière
Comme nous voulons récupérer l'eau de pluie, nous avons décidé de mettre les descentes de gouttière uniquement à l'est, à l'endroit où nous enterrerons la cuve. Le toit est long (~16m), on a donc été obligé de réduire la pente de la gouttière au minimum. Nous verrons ce qui se passe en cas de grosse pluie ...
Jérôme au soudage de la gouttière

La cheminée
Nous avons suivi l'avis d'Alexandre et avons opté pour un Poujoulat, ce qui revient à beaucoup moins cher que de maçonner une vraie cheminée en briques.

Le vélux
Un de nos objectifs étant de profiter au maximum de la lumière solaire, nous avons mis un vélux pour apporter un complément d'éclairage dans le grenier.

Et voila le toit fini :

le toit nord, avec le Poujoulat (et son chapeau béarnais, commande express de Marie), le vélux et les tuiles chatières de ventilation de la toiture

Avant de partir, les charpentiers ont aussi construit le rangement en bois, mais ça fera l'objet d'un autre message.

dimanche 3 juillet 2011

La paille !

Ca y est, nous avons monté notre premier mur de paille !

L'objectif était de tester la technique que nous allons utiliser (c'est-à-dire, celle de Pascal Thépaut, décrite dans "Bâtir en Paille" d'André de Bouter) avant d'attaquer pour de bon. La difficulté dans notre cas est liée à la présence d'une solive très proche de la lisse haute qui empêche de placer simplement la dernière botte de chaque colonne. Nous avons donc légèrement aménagé le processus :

Mise en place des premiers rangs de bottes :

Comme nous avons mis des montants un peu fins (3 cm), nous avons préféré monter toutes les colonnes en même temps entre deux poteaux pour éviter les déformations dûes à la pression de la paille.
La paille ne devant absolument pas être mouillée, nous avons bâché la façade sur la longueur correspondante (en noir, en arrière plan).

Installation de la botte la plus haute, par en dessous :

Marie finit de pousser une botte vers le haut, juste derrière la solive.
C'est la différence avec la méthode de Pascal Thépaut.

Rajout des rangs intermédiaires :

En avant du mur, on voit notre super échaffaudage à base de palettes, bottes et bastaings

Insertion au cric de la dernière botte dans le trou restant :

Le cric permet de tasser la botte du haut et la colonne du dessous pour pouvoir insérer la dernière botte.
Et voila le résultat :
Au premier plan, les outils utilisés : le cric, les liteaux chausse-botte, le persuadeur (un gros maillet construit à base d'un bout de charpente, pour faire entrer les bottes).
Comme nous ne disposons plus de la grue que pour quelques jours, nous nous sommes dépêchés de l'utiliser pour monter à peu près 70 bottes à l'étage. Ca sera toujours ça de moins à faire à la force du biceps quand on attaquera les murs du premier.

160 kg de paille dans les airs à chaque voyage