Ça y est, nous avons commencé à poser les carreaux de terre cuite ! Nous n'avons évidemment pas fait nos premières armes dans le séjour car il faut un peu rôder la technique avant de se lancer sur des zones trop visibles. Pour un premier essai, nous sommes plutôt contents du résultat :
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Les premières tomettes, dans les toilettes. |
Le sol est horizontal, pas de carreau qui dépasse outrageusement, le niveau du sol est celui que l'on voulait, les joints sont assez réguliers.
Avant de commencer la pose proprement dite, nous nous sommes fait un petit tour de chauffe en déplaçant de l'ordre de 3,5 tonnes de tomettes entre l'endroit où le transporteur les avaient déposées ...
... et la terrasse :
En fait, il les avait posées où il pouvait avec un trans-palette sur terrain caillouteux, herbeux et trempé, c'est-à-dire en l’occurrence au milieu du passage!
Un grand merci à Aude et Gilles dont l'aide nous a permis de torcher ça en moins de trois heures :
Les grandes étapes de la pose des tomettes :
--> Préparation du pourtour de la pièce.
Nous avons commencé par atténuer les ponts thermiques sur les murs extérieurs. Dans le cas des toilettes, nous avons coulé un peu de chaux-chanvre à la base du mur pour fermer les arrivées d'air depuis le hérisson mais on utilisera également du liège expansé pour d'autres pièces :
Nous avons posé une bande de liège pour protéger le bas des cloisons de l'humidité de la chape et de la barbotine que l'on coule avant de mettre les carreaux :
Nous avons tracé le niveau de la chape sur le liège.
--> Réalisation d'une chape sèche.
Puis nous avons coulé une chape chaux-sable dite "sèche", c'est-à-dire avec très peu d'eau par rapport aux dalles coulées jusqu'à maintenant. Elle est également maigre car plus faiblement dosée en chaux (à 217 kg par mètre cube de sable dans notre cas). Tout est très bien décrit ici :
http://www.alliance4.fr/uploads/fiches/documents/carreaux_terre_cuite.pdf. Contrairement à ce qui est dit nous avons utilisé de la chaux hydraulique NHL 3,5 suffisamment ouverte à la vapeur d'eau, plutôt que NHL 2, beaucoup plus chère.
Nous avons d'abord fait des nus le long des murs en nous alignant sur les traits de niveau tracés précédemment :
Puis nous avons rempli entre les nus. Nous avons bien tassé la chape et vérifié son horizontalité :
--> Application d'une couche de barbotine.
Le lendemain, nous avons fait la pose des terres cuites proprement dite. La colle s'appelle ici de la barbotine et est un mélange à parts égales de chaux aérienne, de sable fin (moins d'un millimètre) et d'eau. On obtient un mélange avec une consistance de pâte à crêpe qu'on a étalée sur la chape réalisée la veille.
--> Pose des terres cuites.
Les terres cuites ont été placées sur la barbotine en veillant à avoir des espaces réguliers entre eux et à leur alignement global. On a réalisé une pose dite à joints décalés, c'est-à-dire que les joints de chaque rangée ne sont pas alignés. On a également fait attention à tous les poser au même niveau en utilisant une batte et un maillet caoutchouc.
--> Réalisation des joints.
Dernière étape, dans la foulée : remplissage des joints à la barbotine. Pour la barbotine, nous avons utilisé du sable de la Dordogne, ce qui donne une légère teinte jaune aux joints :
Nous versons la barbotine puis nous la faisons pénétrer dans les joints avec la raclette caoutchouc avec laquelle nous évacuons également le trop plein.
--> Nettoyage à l'eau claire.
Dès que le joint a un peu séché, on nettoie les traces de barbotine avec une éponge.
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Un rang nettoyé, l'autre pas. |
Autres nouvelles :
Finalement, il y a bien eu quelques légères fissures sur l'enduit extérieur, mais pas aux endroits attendus. En fait, il y a souvent une fissure qui part des angles de fenêtre. Nous les avons rebouchées avec une taloche-éponge trempée dans un mélange liquide de chaux et de sable :
Nous avons également terminé les joints des seuils des portes-fenêtres :
Après les punaises, la moisissure et les souris, voilà les fourmis ! En fait, le moindre interstice permet à ces petites bestioles de rentrer dans la maison. Il n'y avait pas moins de trois colonnes de fourmis qui partaient à l'assaut des différentes façades. Quand on s'est aperçus qu'il y en avait également dans une chambre et à l'étage, on a été obligés de sévir et de massacrer tout ce qui bouge : à la main, à la brosse, au couteau de peintre, ... Il semble que cela a été efficace. A suivre