Le transfert de la paille

Comme nous le disions dans un précédent message, on ne pouvait pas laisser les bottes de paille sous leur bâche fermée. Nous les avons donc transférées sous le tunnel.

Nous avons garni le sol de palettes. Puis, on a procédé au transfert lui-même en prenant soin de placer les bottes humides (pas trop nombreuses heureusement) sur l'extérieur du tas. On a également fait attention à ne pas avoir de contact entre les bottes et la bâche (sur laquelle l'eau peut se condenser).

Grâce au passage de François (eh oui, un autre François), un copain efficace, on a pu torcher le déplacement des 460 bottes en une petite journée (bien remplie parce que ça représente quand même plusieurs tonnes de paille ...).



Sous leur tunnel, les bottes qui n'attendent plus que l'ossature bois au printemps prochain.





Le chemin d'accès et le parking

Pour pouvoir accéder au terrain depuis la route, nous avons ouvert un passage au travers de la petite zone boisée qui le protège au nord. On a réussi à ne pas toucher aux arbres, mais juste à quelques arbustes.
De même, pour pouvoir stationner la voiture sur le terrain, nous avons créé un parking encaillouté (quand il pleut beaucoup, le terrain, qui est très argileux, devient impraticable).

C'est encore Stéphane, notre maçon/terrrassier qui a réalisé le travail. La suite des opérations :

• débroussaillage,
• décaissement de 20 cm de terre (qu'on a récupérée pour remblayer à divers endroits comme le potager ou devant la maison pour avoir une zone à peu près plate),
• pose d'une buse sous le futur accès pour ne pas empêcher l'écoulement de l'eau en cas de fortes pluies,
• encastinage du chemin et du parking avec du tout venant.

Le parking et le passage vus depuis le terrain

Un tunnel pour les bottes

Le principal ennemi des bottes de paille, bien avant le feu, c'est l'eau. On ne pouvait donc pas les laisser sous la bâche jusqu'à la construction. En effet, le manque d'aération favorise la condensation, ce que nous avons pu vérifier de visu.
Nous avons donc acheté et monté un abri ventilé, sous la forme d'un tunnel (c'est-à-dire des arceaux couverts d'une bâche à ensilage). Pour mettre toutes les bottes, nous avons prévu un tunnel de 12 m de long sur 5 m de diamètre. Ce tunnel nous resservira pour faire notre serre.

Ci-dessus, on voit les arceaux et les entretoises qui relient les arceaux horizontalement. Les arceaux sont fixés dans le sol par des croix de pieds.
On a ensuite tendu des fils de fer sur toute la longueur pour éviter que la bâche ne s'affaisse entre les arceaux sous le poids de la neige, par exemple.
Enfin, on a placé la bâche sur les arceaux (c'était fort fatigant, surtout avec un peu de vent) et on l'a maintenue au sol avec les cailloux extraits du terrassement, et à chaque extrémité par des clips sur les arceaux.

Les cailloux étaient nombreux et lourds, les clips durs à mettre (et à enlever), mais ça n'a pas suffi pour empêcher un vent violent d'arracher la moitié de la bâche dès le lendemain :-(

On a donc utilisé la méthode traditionnelle et éprouvée (et éprouvante physiquement), consistant à creuser une tranchée de 30 cm de profondeur pour enterrer la bâche. Et depuis, ça tient ...

La préparation du potager

Nous avons commencé à préparer la terre de notre futur potager.

Nous avons divisé la surface en plusieurs zones, chacune correspondant à un type de culture :

• Les "gourmands", pour les plantes qui nécessitent beaucoup de compost (tomates, pommes de terre,...),
• Les "feuilles", pour les plantes cultivées pour leurs feuilles et qui demandent moins de compost (choux; épinards, ...),
• Les "racines", qui en demandent encore moins (betteraves, carottes, ...),
• Les  légumineuses (pois, haricots, …) qui ne demandent pas de compost et qui enrichissent le sol en azote.
• Les arbustes à petits fruits (framboises, ...), les fraisiers et les alliacées (ail, oignons, ...).
• La serre, pour les semis et les cultures un peu décalés dans la saison.

Il sera donc possible de faire des rotations entre les différentes zones pour ne pas cultiver tout le temps la même chose au même endroit.

Nous avons commencé par travailler la zone des gourmands :

1. Délimitation des planches de cultures de 1,20 m de large, séparées par des passe-pieds de 30 cm de large.
2. Décailloutage de la terre (c'est pas une sinécure dans une terre très argileuse et donc lourde et collante !).
3. Creusement des passe-pieds (la terre enlevée a été placée sur les planches).

4. Epandage de compost sur les planches, puis paillage.

En bordure du potager, nous avons commencé un nouveau tas de compost que nous alimentons avec nos déchets de cuisine et nos toilettes sèches.

Terrassement de la maison et du potager

Nous nous sommes installés en Corrèze le 7 octobre et notre première réalisation sur le terrain a été le terrassement. Nous n'avons pas eu à chercher bien loin puisque notre maçon, Stéphane, est aussi notre plus proche voisin! Grâce à sa mini-pelle et à son camion, il a réalisé une plate-forme horizontale à l'emplacement de la future maison :

Pour éviter d'avoir des tas de terre partout sur le terrain nous avons décidé de mettre la terre décaissée sur le futur potager, situé en contrebas.

Stéphane a commencé par scalper l'herbe à l'emplacement du potager (pour éliminer le maximum d'adventices). Il a utilisé les mottes d'herbe pour former une sorte de talus de soutènement. Puis, il a réparti et nivelé la terre décaissée sur la partie scalpée, en s'arrangeant pour placer majoritairement la terre végétale en surface.

Le potager réalisé tourne autour de 250 m², d'une surface à peu près horizontale, ce qui est plutôt un luxe dans cette région et en tout cas sur notre terrain.

Récupération de la paille

Pour pouvoir isoler la maison en bottes de paille au printemps/été 2011, nous avons récupéré la paille dès cette année et nous l'avons stockée sur le terrain.

Plus précisément, comme nous n'étions pas sur place au moment des moissons (début août), c'est un écoconstructeur local qui nous a fait le travail. Vincent a réalisé  460 bottes de plus de 10kg chacune avec sa botteleuse, à partir de 2 hectares et demi de blés bio anciens cultivés par un ami paysan-boulanger.

Nous avons donc de la marge pour notre maison, puisqu'on ne devrait avoir besoin que d'un peu plus de 300 bottes pour isoler nos murs.

Elles ont été stockées sur le terrain, sur des palettes et sous une bâche à ensilage :

Ca fait quand même un sacré tas (10m x 4m x 2,50m) !

Ce blog a pour but de présenter notre installation sur un magnifique terrain de Corrèze.
Ci-dessous, ce que l'on voit en regardant vers le sud.

Notre projet : aménager notre lieu de vie de la façon la plus écologique possible :

• maison bioclimatique avec récupération d'eau et production de notre énergie
• phytoépuration
• potager agro-écologique
• verger
• rucher, poulailler
• ...

Les  messages suivants décriront les premièrs travaux réalisés sur notre terrain.